Les sols

Le complexe volcanique du Somma-Vésuve se caractérise par la présence de sols qui présentent des degrés d’évolution et de différenciation différents

Le Vésuve

La partie méridionale du complexe, comprenant le bâtiment du Vésuve, représente la plus récente zone de formation et de pédogénèse.

Le cône actuel du Vésuve, entre 850 et 1200 d’altitude, comprend principalement des zones à faible végétation, où affleurent des laves et des dépôts pyroclastiques (cendres et lapillis de 1944).
Les sols sont peu ou presque pas développés et ils sont formés par des dépôts récents de cendres et de lapillis colonisés par une végétation pionnière (maquis à genêt) et les rochers par des lichens.

Les versants élevés du Vésuve, entre 350 et 800 m d’altitude, sont souvent très inclinés et raides. Ici la végétation naturelle est constituée d’arbustes à genêts, de bois de chêne vert et de vastes zones boisées à Pinus pinea.

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Les sols ont des profondeurs allant de 20 à 100 cm et sont généralement très jeunes, avec des horizons de surface peu évolués et riches en matière organique humidifiée

Ils se développent à partir de dépôts pyroclastiques de chute et se retrouvent surtout en présence des bois de chêne vert, tandis que les pinèdes recouvrent généralement le substrat de la lave.

Les sols ont une texture modérément grossière et une réaction modérément acide. Ils sont classés comme Andosols Vitriques (IUSS Working Group WRB, 2015)

Les pentes basses du Vésuve, en dessous de 350 m d’altitude, se présentent généralement comme des pentes de modérée à faiblement inclinées, avec de fréquentes terrasses anthropiques. Les vergers et les cultures horticoles et floricoles de plein champ en constituent l’usage agricole prédominant. Les sols ont une épaisseur de profonde à très profonde, mais avec peu de pédogénèse car ils se développent à partir de dépôts pyroclastiques et volcanoclastes récents.
Les sols ont une texture modérément grossière, ne sont pas calcaires, une réaction de modérément acide à neutre. Sont classés comme Vitrixerands humiques franco sableux scoriacés (USDA, 1975) et Andosols vitraux-molliques (FAO, 2015)

Le Somma

La partie nord du complexe, constituée par les restes du flanc du Mont Somma, représente la zone la plus ancienne où la pédogénèse est généralement la plus avancée.

Sur les versants de moyenne à basse altitude, au-dessous de 700 m d’altitude environ, les sols sont modérément profonds (plus de 150 cm). Sous le bois, on identifie une litière de matière organique peu humidifiée (Oi), un horizon organo-minéral.
(A) une série d’horizons minéraux d’altération (Bw1, Bw2) et de dépôts pyroclastiques peu (BC) et pas du tout altéré (C).

Sur les versants de la bande altimétrique la plus élevée, entre 700 et 850 m d’altitude, les sols se développent à partir de dépôts pyroclastiques anciens, qui recouvrent laves et dykes et se présentent modérément profonds.

A/C est un horizon organo-minéral (A) comprenant des dépôts pyroclastiques peu ou non modifiés (C).

Dans le profil pédologique, il est souvent possible d’identifier la superposition de sols qui se sont développés à des périodes différentes et donc aussi des sols très anciens. Dans ce cas, on dit que le sol s’est formé en plusieurs cycles pédogénétiques.

 

 

 

Éruption des pierres ponces d’Avellino il y a environ 3950 ans

 

 

Ce sol, enterré par l’éruption des pierres ponces d’Avellino, remonte à l’âge du bronze antique et donc à il y a plus de 4000 ans.